Face au progrès des techniques de procréation et à certaines controverses récentes sur le statut juridique du fœtus, l’anthropologue Anne-Sophie Giraud s’interroge sur l’évolution du statut de l’enfant à naître dans nos sociétés; non seulement en tant qu’entité biologique, mais aussi et surtout en tant qu’être social.

Dans «L’être anténatal, dynamiques parentales, médicales et juridiques» (MSH, 2024), vous revenez sur le contexte, au premier abord incompatible, entre l’autonomie féminine et l’attention portée aujourd’hui à l’embryon et au fœtus. Comment en êtes-vous venue à étudier ce sujet sensible?
Anne-Sophie Giraud. J’ai commencé mes recherches lors de mon master à l’université d’Aix-Marseille sur le vécu parental du deuil périnatal et l’impact des pratiques l’entourant au tournant des années 1990. Ma directrice de thèse, la sociologue Irène Théry2, m’a suggéré de poursuivre l’enquête à l’autre extrémité, sur l’embryon en aide médicale à la procréation (AMP), afin de saisir l’ensemble du processus. À peu près au même moment, une série de transformations juridiques sont intervenues en France (…) (Auteure: Anne-Sophie Boutaud via Le journal du CNRS).

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